Le Stampe est aux pieds du Kilimandjaro !
Nous voilà en Tanzanie, aux pieds du Mont Kilimandjaro !
Une fois de plus, nous sommes retardés ce matin à Nairobi (pour diverses raisons liées à l’organisation du rallye) et nous ne quittons les lieux que vers 13h, au pire moment de la journée en termes de trafic, de température et de turbulence 🙁
Les biplans décollent l’un après l’autre de l’aéroport de Nairobi Wilson (HKNW), l’aéroport d’aviation générale le plus fréquenté de toute l’Afrique de l’Est apparemment, qui ferait pâlir d’envie nos aéroports d’aviation générale en Europe…
Le décollage s’avère très, très difficile. Nous décollons avec notre Stampe juste derrière le Tiger Moth jaune des britanniques John et Norman (www.vintageairrally.com/crews), et vue de notre cockpit j’ai l’impression qu’ils vont se planter ! Ils n’arrivent pas à monter (l’élévation de Nairobi Wilson se situe à 5536 pieds et il fait 28 degrés) et je les vois raser la cime des arbres pendant de longues minutes après le décollage avant d’avoir enfin un peu plus de portance et de pouvoir commencer à monter… Nous ne faisons pas beaucoup mieux avec notre Stampe même si nous sommes plus légers (Cédric et moi pesons beaucoup moins que John et Norman…). Le moteur peine, l’avion ne monte pas et quelque chose ne tourne pas rond… Je demande à Cédric si ça va, pas de réponse… Devant nous, une grande plaine avec quelques acacias, je nous imagine déjà en train de devoir faire un atterrissage de fortune. Tout d’un coup, j’entends le bruit du moteur qui change, ça sonne beaucoup mieux, l’avion a enfin un taux de montée positif…ouf !!! Cédric vient d’appauvrir le mélange essence/air (mixture). Pourtant ce mélange était déjà à moitié riche ! Normalement il faut décoller avec un mélange plein riche quand on est à pleine puissance, sauf depuis un terrain dont l’altitude est élevée… Cédric pensait qu’avec un mélange essence/air à moitié riche ce serait bien mais manifestement il fallait encore plus appauvrir l’arrivée d’essence, vu l’altitude élevée du terrain de Nairobi (pour les non-aviateurs qui nous lisent, l’air est moins dense en altitude donc le mélange essence/air n’est plus équilibré).
Les neuf biplans encore en lice parviennent tous à décoller sans incident mais une fois arrivés en Tanzanie la majorité des pilotes du groupe décideront d’annuler le vol prévu demain jusqu’au cratère du Ngorongoro (7800 pieds d’élévation) ! Pour information, le Stearman de Team Eagle s’est malheureusement écrasé au nord de Nairobi samedi dernier (panne moteur en vol), les passagers s’en sont sortis indemnes, un miracle !
Ce vol nous donne pour la première fois l’occasion de survoler l’Afrique telle qu’on l’imagine ! En approchant du Kilimandjaro, dont le sommet était recouvert de nuages, nous avons eu la chance de voir des girafes et des éléphants !!!
Un gros Cumulonimbus est accroché au Kilimandjaro, des averses de pluie avancent dans notre direction ! Allons-nous pouvoir atteindre notre destination ou devoir faire diversion ?
Il fait beau et le soleil brille au-dessus de l’aéroport de Kilimandjaro International, nous pouvons donc nous poser sans encombres !
Nous aurons même la chance de voir depuis le tarmac le sommet (à peine enneigé) du Kilimandjaro, une fois l’orage passé.
Nous passerons la nuit ici (dans un superbe lodge de la chaîne Serena) et nous décidons de prendre une journée de repos sur place demain, afin de recharger un peu les batteries avant notre prochain vol jusqu’à Zanzibar. Nous sommes si heureux d’être dans l’hémisphère sud !!!
Nous dédions ce vol à nos deux mamans, Caroline et Veerle, pour leur amour inconditionnel et leur confiance dans cette aventure malgré les risques que nous prenons.