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Category: Egypte

Voler en Egypte (mise à jour n°3)

Voler en Egypte (mise à jour n°3)

Mardi 14 novembre 2016. Nous quittons notre hôtel au Caire vers 6 heures du matin. 1h30 de bus jusqu’à l’aéroport dit du 6 octobre (ouvert à l’aviation générale). Le Caire, 15 millions d’habitants. Le soleil se lève sur cette ville tentaculaire, qui grouille déjà de tous les côtés. Une pieuvre, une ville interminable, la plus grande du continent africain. Un enchevêtrement d’immeubles en béton inachevés, de routes, de bidonvilles, de ponts. Des immondices partout, du bruit, beaucoup de bruit, des chiens errants, des coups de klaxons en permanence. Et pourtant. Les gens ont tous le sourire. Ceux qui nous voient dans notre bus nous saluent, nous disent “hello, how are you?”. Beaucoup de gens marchent et traversent au milieu des véhicules qui filent à 120km/h. Imaginez le ring de Bruxelles ou le périph à Paris avec des gens qui marchent à droite, à gauche, et qui traversent, téléphone portable à la main. On est en Afrique, c’est un autre monde.

Nous arrivons à l’aéroport. Le ciel est bleu mais la visibilité n’est pas bonne, il fait très brumeux. Le fameux SMOG (smoke&fog pour les non-aviateurs) du Caire. Une heure pour passer les contrôles de sécurité. Et oui, il y a deux passages. L’Egypte est un pays extrêmement militarisé donc vous êtes contrôlés une première fois par des agents de sécurité en civil et une deuxième fois par les militaires. À chaque fois, il faut enlever chaussures, ceintures, vestes, etc. C’est comme ça. Cette lenteur des contrôles est pénible mais l’accueil des enfants, femmes et hommes présents sur les aéroports est tellement chaleureux à chaque fois que nous oublions vite l’inconfort de la lourdeur administrative. Quelques images pour vous le démontrer (ici, à Mersa Metruh) :

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Nous avons l’autorisation de décoller en formation. Le vent souffle fort : pas moins de 22 noeuds, mais quasiment dans l’axe de piste. Cédric se bat avec le stick et les palonniers pour taxier plus ou moins droit jusqu’au point d’attente. Il est déjà épuisé avant de décoller ! Nous sommes tous “airborne”, 15 avions dans le ciel, direction Hurghada (HEGN) sur les bords de la mer Rouge. Il faut passer au-dessus de cette couche de brume sèche et maintenir notre séparation les uns des autres. Nous sommes à 6000 pieds. Dommage pour Le Caire, nous avions l’autorisation de survoler la ville à très basse altitude mais impossible avec ce SMOG. Petit à petit nous quittons le lit du Nil et ses verdures et nous entamons la traversée du désert d’Arabie. Paysages grandioses.

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Une fois les côtes de la mer Rouge atteintes, nous longeons celle-ci jusqu’à notre destination, Hurghada. Le contrôleur aérien est efficace et charmant. C’est Cédric qui fait la radio pour les trois Tiger Moths et les Trois Travelairs qui volent tout près de nous (les autres avions sont plus rapides et sont bien devant nous). Le contrôleur lui répond plusieurs fois “be my guest” sur la fréquence. Sympa.

Arrival in Hurghada

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Les enfants d’une école de Hurghada nous ont réservé une chouette surprise… ils ont conçu ce magnifique biplan en toile comme cadeau de bienvenue… nous le dédicacerons tous !

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Hurghada n’était censée être qu’une escale technique pour ravitailler les avions en carburant. Malheureusement, il faut environ 30 minutes pour faire le plein de chaque avion. C’est très, très lent… nous passerons 4 heures sur le tarmac… Le soleil descend vers l’horizon… plus possible de redécoller pour Louxor. Nous dormirons donc au bord de la mer Rouge !

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Le lendemain, le départ est censé être rapide puisque tous les avions ont le plein d’essence et d’huile. Mais il faut passer, comme toujours ici, les contrôles de sécurité, civil et militaire. Deux heures s’écouleront quand même entre notre arrivée à l’aéroport et le décollage….;-)

Superbe vol en formation avec les avions vintage au-dessus de formations de grès noir et de sable blond. Plus de photos à venir…

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Pour l’anecdote, nous n’avons l’autorisation de voler qu’à 2500 pieds et le relief est à… 3000 pieds ! Nous décidons évidemment nous-mêmes de prendre les altitudes de sécurité qui conviennent, vive l’Afrique !

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Thank you to our sponsors

Thank you to our sponsors

There is no flight scheduled today, we stay in Cairo for the whole day and for another night. We plan to leave tomorrow morning for Luxor, via Hurghada, located on the shores of the Red Sea.

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We would like to take the opportunity of this “rest” day to thank the people who have offered us their financial support and who have accepted to sponsor part of our journey across Africa.

By alphabetical order, a heartfelt thank you to:

– Michel Vanescote via his company ASSISTANCE FISCALE

– Olivier Vanden Broeck via his company SCALIS SARL

– Philippe Chaudron for all his efforts…..very, very appreciated!

– Philippe Vanden Broeck for putting us in contact with Michel and Olivier, you are a star!

– Tiziano de Angelis via his company ANTEVORTE MANAGEMENT

 

À nos deux pays

À nos deux pays

Aujourd’hui, le vol au programme n’était pas l’un des plus passionnants. Entre Mersa Matruh (HEMM), où nous avons passé la nuit hier (située sur la Méditerranée, à l’est du pays), et l’aéroport dit du “6 octobre”, au Caire (HEOC), il n’y avait que des terres plates couvertes de sable et de cailloux à survoler. Pas grand chose à voir pendant 2h30, nous avons même eu plus froid que lorsque nous étions au-dessus de l’eau (!), mais notre premier vol en formation avec l’un des Tiger Moth participants au rallye était quand même plutôt chouette. Il paraît d’ailleurs qu’il s’agit de l’avion original du film Out of Africa…

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En revanche, ce qui a été exceptionnel aujourd’hui, c’est l’autorisation que nous avons reçue des autorités égyptiennes, pour un seul avion, d’atterrir au pied des pyramides. C’est notre Stampe qui a eu cet honneur, tiré au sort parmi tous les participants. Les autorités ont toutefois demandé qu’un pilote égyptien soit à bord de l’avion pour voler jusqu’aux pyramides et y atterrir. Cédric restait bien entendu le commandant.

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En ce 13 novembre 2016, notre biplan portant pavillon franco-belge est donc le premier avion depuis 80 ans à avoir pu se poser au pied des Pyramides de Giza. Comme vous pouvez l’imaginer, Cédric a été accueilli comme un héros par une foule de journalistes dès son arrivée.

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Voici les photos prises à l’époque….

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Une fois les questions des journalistes répondues, Cédric et moi avons redécollé ensemble, pour quelques rondes autour des pyramides à 500 pieds sol, puis pour un retour expresse vers l’aéroport du 6 octobre (HEOC), juste avant le coucher du soleil…

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Nous posterons d’autres photos ainsi que des vidéos dès qu’elles nous parviendront.

C’est à nos deux chers pays, frappés par la barbarie depuis un an, que nous souhaitons dédier cet atterrissage. L’Egypte et l’immense majorité des musulmans nous tendent la main. Vive cette amitié. Vive la Belgique. Vive la France. Et vive la paix.

La grande traversée…

La grande traversée…

Vendredi, c’était journée préparation des avions pour la grande traversée. L’objectif était de pouvoir quitter Sitia samedi dans le courant de la matinée pour profiter des vents calmes qui nous permettraient d’effectuer le vol direct entre Sitia (LGST) et Mersa Matruh (HEMM). Pas moins de 240 nautiques à parcourir à une vitesse de 75 noeuds sans vent, soit 3h12 de vol en théorie… au dessus de l’eau ? Moi qui déteste traverser de l’eau en avion monomoteur, me voilà servi…

img_4910Faire le plein d’essence, le plein d’huile, nettoyer les ailes, organiser le cockpit pour faciliter l’accès aux balises de detresse et autres fumigènes, et puis surtout… prendre des centaines de photos avec tous les locaux et les enfants qui avaient entendu voler les vieux coucous et qui s’étaient précipités vers l’aéroport de Sitia pour voir ce qu’il s’y passait…

Après une bonne nuit de repos, deniers préparatifs et nous voilà donc tous prêts au départ vers 12h30. L’ordre de décollage est fonction de la vitesse de croisière de chaque avion, les plus rapides en premier et les plus lents en dernier. Ceci pour éviter les depassements et manœuvres dangereuses. Nous décidons de voler en formation avec les 3 Travelair avec lesquels nous avions traversé la France.

Décollage de Sitia en piste 23.

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Dans les premières minutes du vol, nous prenons du vent de face. Notre vitesse sol n’est que de 60 noeuds ? Avec 3h30 d’autonomie, il nous est impossible de rejoindre la côte égyptienne à cette vitesse. Grand moment de doute donc, pendant de longues minutes. Le point de non retour est encore loin devant, il faut donc prendre le risque de voir comment les choses évoluent en chemin…

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D’autres avions sont devant nous, et personne ne semble se plaindre de trop de vent contraire. Spectacle magnifique en quittant les côtes crétoises, en bonne compagnie…

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Partis donc pour un vol de plus de 3 heures au-dessus de l’eau. Initialement commencée à 4000 pieds, la traversée s’avère plus facile aux alentours de 2500 pieds. Voici en image ce qu’il y avait à voir au beau milieu de la Méditerranée ce samedi 12 novembre 2016…du bleu!

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Frog ne semble pas être très inquiète, elle gesticule dans tous les sens pour prendre ces quelques très chouettes photos de Team Alaska et Team Canada.

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Et deux photos du Stampe prises par Nathalie !

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Après 2h30 de vol, on aperçoit enfin les premières côtes égyptiennes. Kiwi commence doucement à se détendre.

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Ca y est !!! Nous avons rejoint l’autre continent !!!

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Piste 33 en usage, petit passage à basse altitude sur la piste pour saluer les contrôleurs aériens qui font un travail impeccable pour coordonner l’arrivée de toutes ces machines infernales.

Acceuil à l’égyptienne avec des chants, des danses, beaucoup de bienveillance et de chaleur.

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Nous sommes en Afrique, et Frog & Kiwi sont heureux !!!

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Dans le bus qui nous mène à l’hôtel, je demande à ceux qui ont réussi cette traversée tant redoutée de lever la main !

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Pour terminer ce post, nous aimerions dédier ce vol et cette traversée à tous les migrants, hommes, femmes et enfants, qui risquent leur vie, 1000 fois plus que nous, chaque jour, pour rejoindre “notre eldorado européen”….. quand on voit de ses propres yeux ce qu’ils sont prêts à traverser…ne laissons pas Notre Mer devenir le plus grand cimetière d’Africains au monde.